210107 SE M4b Spezialisierungsseminar: Das Doppelerbe des Kolonialismus (2013W)

L'intensification du processus d'interpénétration de différents domaines d'activité [économie, politique, culture, écologie] du système international est généralement désigné sous le terme devenu célèbre et aujourd'hui presque incontournable de «mondialisation». Nous vivons actuellement dans un monde dans lequel les principaux acteurs [états, institutions, individus et sociétés] nous donnent l'impression d'évoluer dans un processus de fusionnement continuel. De ce fait, nous pouvons effectivement prétendre que l'utilisation du concept de mondialisation est plus actuelle que jamais. Toutefois, il serait nécessaire de préciser qu'il ne s'agit nullement d'un phénomène moderne. Au cours des siècles précédents nous avons pu observer et surtout constater l'existence d'une tendance à une harmonisation plus ou moins globale des cadres structurels [nations, systèmes politiques et activités économiques] entre diverses régions du globe. Au fond, la traite des esclaves transatlantique tout comme le colonialisme peuvent être considérés comme des moments historiques essentiels à la dynamisation du processus de mondialisation; d'autant plus que la présence et notamment la politique de domination impériale pratiquée par les Européens en Afrique ont fini par provoquer l'intégration de presque tout le continent africain dans le système de l'économie mondiale capitaliste. Durant les dernières décennies certains gouvernements de l'Europe occidentale [nous pensons ici à la France ou l'Allemagne] se sont efforcés de transformer l'aire géographique européenne en espace politique et économique à caractère exclusif. Il faudrait remarquer que l'Union Européenne, dont il est ici question, est en fait un organisme dont les dirigeants semblent être convaincus de la nécessité d'assimiler et d'affilier leurs intérêts économiques et politiques à ceux des Etats-Unis et par là même d'incorporer l'ensemble de leur système de valeurs dans celui des US-Américains. En acceptant de s'aligner quasiment de manière inconditionnelle sur la politique d'hégémonie des Etats Unis, les anciennes puissances coloniales européennes espèrent faire perdurer le système de privilèges qu'elles avaient acquis durant la période coloniale. Il s'agit donc pour elles de rétablir la continuité des mécanismes de domination entre les ex-métropoles et leurs colonies; c'est-à-dire, d'affermir les relations de dépendance traditionnelles, et par la même occasion, d'assurer la pérennité de leurs sphères d'influence dans les anciens territoires sous domination européenne. Dans ce contexte, il faudrait préciser que la réaction des actuels dirigeants politiques dans les ex-colonies est assez favorable à la politique de continuité pratiquée par les Européens. En effet, l'exemple des nouveaux états africains montrent que ceux-ci ne semblent pas être prêts, malgré l'acquisition nominale de leur souveraineté, à se défaire des ligatures qui leur ont été imposées par le système colonial. Le colonialisme culturel et particulièrement la fameuse doctrine d'assimilation de la France ont eu des conséquences néfastes sur le comportement politique des patriotes et anticolonialistes africains. A l'exception de Sékou Touré (1922-1984) de la Guinée ou Modibo Keita (1915-1977) du Mali [on pourrait y ajouter quelques champions du Panafricanisme comme Kwame Nkrumah (1909-1972), Gamal Abdel Nasser (1918-1970) et Julius Nyerere (1922-1999)], ils ont presque tous montré une certaine disposition à rester dans le giron français. L'attitude résolument francophile des principaux dirigeants sénégalais [Léopold Sédar Senghor (1906-2001)] et ivoirien [Félix Houphouët-Boigny (1905-1993)] s'est soldée par une hypothèque sur les mouvements d'émancipation, provoquant par là-même le freinage du processus d'indépendance.